À maturité

Amyot Bachand

La Freestar a atteint un niveau de maturité intéressant : elle constitue une routière familiale pratique, confortable et sûre mais d’apparence plutôt banale. Elle nous apparaît comme la meilleure fourgonnette américaine, apte à concurrencer des rivales japonaises.

Carrosserie

Malheureusement, la silhouette de la Freestar se démarque très peu de celle de sa précédente, la Windstar. C’est en ce qui concerne l’habitacle et le châssis que les changements sont les plus perceptibles. Esthétiquement, on note une grille plus évasée, des phares plus profilés. Les stylistes ont dû composer avec un budget restreint, Ford préférant concentrer ses efforts sur l’aménagement intérieur et le châssis… Prenant le parti de la sécurité, Ford équipe de série les Freestar de coussins gonflables latéraux. De plus, elles respectent les normes de tests de collision les plus élevées. Ford offre également, à un coût minime, une option à ne pas rater : le groupe sécurité. Il comprend le contrôle électronique de stabilité, l’antipatinage et un sonar de recul. Le hayon arrière donne accès à un coffre logeable, grâce à la cavité aménagée dans le plancher. On peut augmenter l’espace de rangement en rabattant la troisième banquette. Si le mécanisme prévu pour relever le dossier de celleci s’avère simple, le poids du dossier exige deux personnes pour compléter la manoeuvre.

Habitacle

La voiture se révèle facile d’accès autant pour le conducteur que pour les passagers. On critique toutefois la lenteur de l’ouverture électrique des portes arrière. L’habitacle répond aux besoins de ses occupants en leur garantissant un bon dégagement pour les jambes et de la place pour cinq à sept personnes selon les configurations. Accompagnés de deux ados, nous avons passé une semaine en toute quiétude avec la fourgonnette, incluant un long week-end Montréal-Québec. Les multiples espaces de rangement dans les portières, à l’avant et à l’arrière, ont permis à nos ados de prendre leurs aises. L’espace de chargement permettait de ranger valises et autres bagages sans problème. Nous avons apprécié notamment les différentes prises de courant permettant aux DVD et aux ordinateurs de fonctionner sans brûler l’énergie de leur pile. Les nombreux porte-verres ont été utiles pour ranger les boissons… et les déchets. Si dans l’ensemble la qualité des plastiques est bonne, le couvercle du coussin gonflable sur le volant présente des arêtes agaçantes et irritantes. Préférez les sièges en tissu, la sellerie de cuir ne respirant pas assez. L’habitacle demeure silencieux jusqu’aux environs de 100 km/h, alors qu’il est envahi par les bruits éoliens.

Mécanique

Au chapitre de la motorisation, la Freestar ne marque aucun progrès. Son V6 de 4,2 litres (toujours aussi rugueux) convient pour la conduite sur autoroute mais il fait preuve de gourmandise en circulation urbaine. Avec nos deux ados et nos bagages, il fallait bien calculer le temps et le dégagement pour démarrer rapidement, s’engager sur les autoroutes ou dépasser. La boîte automatique change les rapports avec douceur et est bien étagée. La direction, par contre, est un peu floue et transmet peu les sensations de la route.

Comportement

La Freestar possède une bonne tenue de route; l’amortissement, très bien calibré, offre un excellent compromis et laisse filtrer peu de vibrations dans l’habitacle. Confortable et prévisible, cette fourgonnette demeure stable même sur des routes bosselées et l’AdvanceTrac vous assure un support précieux sur les routes enneigées ou détrempées. La Freestar freine de 100 km/h à 0 sous les 40 mètres, une bonne note pour un véhicule de cette taille.

Conclusion

La Freestar nous a plu par sa fonctionnalité et nos ados n’hésitent pas à vous la recommander pour son habitabilité. Elle offre un habitacle spacieux et pratique, une tenue de route sûre. Il faut voir plus loin que son look peu évolué. Un peu plus de puissance serait par contre la bienvenue au moment de dépasser.

Forces

•Rangements •Habitabilité modulaire •Sécurité passive et active

Faiblesses

•Motorisation (puissance) •Bruits éoliens au-dessus de 100 km/h

Nouveautés en 2005

•Version S remplace la version de base, suspension plus ferme dans tous les modèles, modifications des groupes d’options

2e opinion Philippe Laguë

• Vous connaissez la fonction « copier-coller » de votre ordinateur ? C’est exactement le procédé qu’a utilisé Ford pour le remplacement de la Windstar, l’année dernière. Il fallait un oeil averti pour la différencier de sa devancière, tandis que la présentation intérieure décevait par son manque d’originalité. Passe encore pour ces détails d’ordre, disons, cosmétique ; mais le plus navrant est qu’on ne constate aucune amélioration au chapitre du comportement routier, toujours aussi peu inspiré, avec sa suspension mollassonne des années 1970. Quant au nouveau moteur, il est tout aussi décevant : malgré une augmentation de la cylindrée et de la puissance, ce V6 manque cruellement de raffinement et il fait bien pâle figure comparé à ceux de la concurrence. Ford ne mérite pas de félicitations pour avoir ainsi bâclé le renouvellement de sa fourgonnette.