Pas de calibre

Dans un créneau qui compte des ténors tels la Mazda 3, la Nissan Versa et la Toyota Matrix, un constructeur doit proposer un produit de qualité pour espérer grignoter des parts de marché et ébranler la souveraineté de ses concurrents. Malheureusement, Dodge fait chou gras avec sa Caliber. Cette voiture présente beaucoup trop de défauts pour effrayer personne. J’ajouterais même qu’il faut être solidement culotté pour exiger tant pour un produit qui devrait se vendre quelques milliers de dollars de moins. Vivement une prochaine génération de meilleure qualité.

Carrosserie

Les lignes de la Caliber respectent la philosophie derrière celles d’un Honda Element ou d’un Ford Flex; leur unicité plait ou déplaît. Remarquez que ce n’est pas mauvais en soi. D’aucun ne critiqueront l’effort stylistique déployé par Dodge. Malheureusement, le départ de la version SRT4 et ses protubérances – passages de roues, capot avec prise d’air, roues de 19 pouces – élimine le seul modèle qui suscitait une émotion en moi. Les trois autres versions – SE, SXT et SXT Sport Plus – présentent des mines plus discrètes. Seul l’ajout de moulures chromées sur la variante SXT constitue une modification d’ordre esthétique pour 2010.

On remarquera aussi les formes élevées de la Caliber. Les avantages en découlant sont un espace de chargement accru ainsi qu’une assise de conduite plus élevée. En contrepartie, la tenue de route en souffre car le centre de gravité n’est pas où nous le souhaiterions.

Habitacle

Sans espérer être ébloui par l’habitacle d’un véhicule de ce prix, on s’attend à un minimum respectant les standards de qualité d’aujourd’hui. La Caliber échoue le test. L’habitacle fait très bon marché et l’assemblage laisse à désirer. Sur la route, les craquements réussissent à se faire entendre malgré une insonorisation couci-couça. Côté confort, il faut opter pour une version SRT/4 pour profiter de baquets plus confortables car ceux des versions de base sont certains de vous mener directement chez l’ostéopathe. On nous promet un intérieur rafraîchit pour 2010; soyons prudent !

L’attrait principal du Caliber demeure l’espace de chargement arrière. Dodge nous avait bien vanté les mérites du Music Gate Power et du Chill Zone  – système de son intégré au hayon arrière et compartiment réfrigérée dans le coffre à gants – mais vous achèteriez sérieusement une Caliber pour embêter le voisinage en écoutant un système de son qui sonne la canne tout en buvant quelques bouteilles d’eau à peine refroidies par une journée de canicule. Allons…

Mécanique

Dodge offre deux motorisations. Le problème, c’est qu’aucune ne se montre vraiment satisfaisante. Les versions SE, SXT et SXT Sport Plus héritent d’un anémique moteur 4 cylindres de 1,8 litres qui souffre en terme de puissance et de couple. Il a la vertu de s’accompagner d’une boîte manuelle à cinq vitesses correcte. Le deuxième engin, en option sur les modèles mentionnées, est aussi un 4 cylindres, de 2,0 litres celui là, proposant 158 chevaux pour 142 livres-pieds de couple. S’il se montre plus intéressant que le premier, il a le défaut d’être guidé par une horrible boîte CVT.  Le moteur le puis intéressant disparaît. L’engin qui animait la version SRT4, avec ses 285 chevaux et 265 livres-pieds de couple, donnait du tonus à cette bagnole mais était beaucoup trop puissant pour les capacités du châssis de cette voiture.  

Comportement

La conduite d’une Caliber n’est pas une expérience sensorielle intéressante. D’abord, la visibilité n’est pas très bonne; on voit mieux dans un sous marin ! Toutes les versions s’avèrent ennuyeuses à piloter. Suffit d’emprunter une route cahoteuse pour comprendre les limites de cette voiture; la concurrence offre mieux. C’est dommage car la voiture demeure pratique et polyvalente

Conclusion

En toute conscience, je ne recommande pas l’achat de cette voiture. Oui, elle vous mènera du point A au point B mais puisque la concurrence offre mieux et souvent à meilleur prix, l’équation est simple à faire. Heureusement. Dodge peut toujours corriger le tir lors de la prochaine refonte.      

Points forts

–       Fiabilité à la hausse

–       Espace de chargement

Points faibles

–       Qualité générale de l’habitacle

–       Tenue de route capricieuse

–       Mauvais rapport qualité/prix

–       Motorisations décevantes