À quand la cure de rajeunissement?

Amyot Bachand

Carrosserie

Le coupé plaît avec sa mine recroquevillée : on dirait un chat en boule. La berline fait plus vieux jeu malgré les différentes retouches. La nouvelle version à cinq portières rajeunit quelque peu l’apparence de cette berline qui porte tant bien que mal ses 10 ans d’existence. Au chapitre du volume de rangement du coffre, les modèles à hayon se tirent tout de même bien d’affaire, avec leurs 479 litres. Les dossiers rabattables apportent toutefois une solution aux problèmes de chargement.

Habitacle

Pour ce qui est de l’espace disponible, l’Accent marque des points par rapport à la concurrence, parce qu’elle offre un meilleur dégagement tant à l’avant qu’à l’arrière. La position de conduite est correcte : le conducteur profite d’un siège réglable en hauteur et d’un support lombaire. Une instrumentation facilement lisible et des contrôles ergonomiques complètent le portrait. La faiblesse se situe au chapitre de la fermeté des assises, tant à l’avant qu’à l’arrière. Si la ventilation s’avère adéquate, on nous a rapporté quelques difficultés à bien chauffer l’habitacle en hiver dans certains modèles coupés. Des mécaniciens jettent le blâme sur l’antipollution, mais cette réponse ne m’apparaît pas sérieuse. Après quelques kilomètres, il n’y a aucune raison que le pare-brise ne soit pas dégivré et que l’habitacle ne soit pas bien chauffé. Comme dans toutes les petites voitures, l’habitacle laisse filtrer les bruits de vent dès les 100 km/h. La qualité des tissus et des plastiques est correcte, sans plus. On apprécierait davantage de rangement, surtout à l’arrière. Les chaînes audio des versions GS et GL n’obtiennent qu’une note passable.

Mécanique

Le 1,6 litre fait un bon travail lorsqu’on ne cherche pas à trop le solliciter. Il devient alors très bruyant, mais il fera le boulot. Accouplé à une boîte automatique, ce groupe motopropulseur se montre souple en conduite urbaine. Mais préférez autant que possible la boîte manuelle parce que vous profiterez d’une meilleure économie d’essence et de reprises plus adéquates : vous y gagnerez 2 à 3 litres aux 100 km et 2 secondes au moment des accélérations. La direction, précise, facilite les manoeuvres de stationnement. J’ai trouvé le freinage de l’Accent de piètre qualité pour une voiture de ce gabarit : nous avons mis 46 mètres pour arrêter la voiture de 100 km/h à 0. Peut-être estce dû aux pneumatiques, mais encore… Il y a un net progrès à faire à ce chapitre.

Comportement

La suspension indépendante assez douce assure un bon confort en ville et masque les revêtements bosselés. Mais la voiture tend à se coucher dans les courbes serrées et cherche à se tordre si l’on freine en même temps, des signes évidents que le châssis commence à prendre un sérieux coup de vieux et que Hyundai devra s’y mettre pour ne pas perdre sa clientèle au profit des compétiteurs qui ont les dents longues. La GSi se tire mieux de ces situations grâce à sa suspension plus ferme.

Conclusion

Je ne condamne pas l’Accent. C’est encore une bonne petite voiture, économique et surtout très abordable. Sa cote de fiabilité moyenne s’améliore. Mais vivement une nouvelle plateforme pour cette voiture coréenne qui a fait sa marque et la leçon à la concurrence grâce à sa taille et à son prix alléchant. Hyundai peut, aujourd’hui, faire nettement mieux et reprendre le terrain qui commence à lui glisser sous les pieds dans ce marché très compétitif au Québec. Attendre encore trop longtemps serait renier ce qui a fait sa force.

Forces

• Habitabilité • Économie (boîte manuelle) • Prix compétitif

Faiblesses

• Fermeté des sièges • Freinage • Tenue de route

Nouveautés en 2005

• Version à cinq portières (à hayon) – automne 2004

2e opinion Luc Gagné

• Comme pour la Pony, les Québécois ont démontré un grand intérêt pour l’Accent de Hyundai, mais pas pour les mêmes raisons. Après tout, il y a un monde de différence entre ces deux petites coréennes, en matière d’habitabilité, de confort de roulement et, surtout, de qualité. La Pony était une voiture tiers-mondiste, alors que l’Accent se compare favorablement aux meilleurs produits nippons. Force est d’admettre cependant qu’une remplaçante s’impose, ses rivales ayant fait un bond vers l’amélioration. Et puisque le lancement de la «MC», sa remplaçante, s’en vient, l’achat d’une Accent sera justifié surtout par son prix, plus que par ses prestations. D’ailleurs, la petite hatchback GSi demeure plus attrayante qu’une Echo Hatchback, compte tenu du prix et de l’habitabilité. La Hyundai ne souffrira, dans la comparaison, que par sa transmission manuelle moins précise.