Faire du neuf avec du vieux

Francis Brière

Les constructeurs d’automobiles américains en arrachent, mais cela ne veut pas dire que tous leurs produits n’intéressent personne. Il y a quelques secrets bien gardés qui méritent considération. À titre d’exemple, la Chrysler 300 a déjà séduit le regard des amateurs lors de son apparition en 2005. Un peu passée de mode en 2010, elle possède des qualités insoupçonnées qui en font un objet valable. Il suffit de les reconnaître et de profiter de sa baisse de popularité. Avis aux intéressés : il y a certainement quelques bonnes affaires à saisir en ce moment.

Carrosserie

Certains aiment, d’autres détestent. La silhouette de la 300 surprend, elle séduit parfois. Elle possède une allure résolument masculine typique des films de gangsters avec sa calandre incisive et ses roues chromées de 17, de 18 ou de 20 pouces. Il s’agit d’une carcasse imposante, mais dont la surface vitrée ne permet pas de profiter d’une visibilité adéquate, surtout sur les côtés. Si Chrysler décidait de conserver le modèle malgré une baisse des ventes, une refonte esthétique ne lui ferait certainement pas de tort.

Habitacle

Confort et style caractérisent l’intérieur de la 300. Un style proprement américain qui manque de raffinement. En revanche, pour une voiture de ce prix, le client en a pour son argent. Vous bénéficiez de toute la technologie moderne dont sont équipées les voitures de grand luxe : radio satellite, navigation, connectivité Bluetooth, etc. Mais ce manque de raffinement se fait sentir une fois assis sur les sièges mollasses. Paresseux à souhait, ils nous invitent au confort mais ne daignent offrir le moindre maintien pour notre frêle anatomie. Les conducteurs de grande et de grosse taille s’en réjouiront ! L’habitacle de la 300 dispose de matériaux de qualité et d’une fabrication remarquable : il en résulte un intérieur silencieux et exempt de bruits de caisse. Le volant est trop gros et trop mince. De fait, on gagnerait à réduire sa circonférence et à en augmenter l’épaisseur.

Mécanique

Chez Chrysler, on offre un choix de motorisations qui convient à tous les goûts et à toutes les bourses. Profitant d’une plateforme solide, la 300, en configuration de base, est propulsée par un V6 de 3,5 litres développant 250 chevaux. Cette livrée possède amplement de puissance mais souffre du jumelage à une boîte de vitesses à 4 rapports. En version Touring, on dispose d’une boîte à 5 rapports. Dans cette catégorie de voitures, les concurrentes proposent une traction. Chrysler a opté pour la propulsion, pour notre plus grand plaisir. Si l’hiver vous effraie, le modèle C offre un système à quatre roues motrices en option. Pour les amateurs de caoutchouc brûlé, la version SRT8 dispose d’un V8 de 6,1 litres de 425 chevaux ! Prenez bien garde aux contraventions…

Comportement

Encore une fois, douceur et confort sont au rendez-vous. En raison de son empattement, de la rigidité de sa caisse et de la qualité indéniable de sa fabrication, la 300 est une routière hors pair. Malgré son gabarit imposant, la voiture se montre maniable et agréable à conduire en toutes circonstances. Derrière le volant, le conducteur note les gènes allemands de la 300. La rigidité de sa caisse ne ment pas. Le conducteur plus audacieux ne détesterait pas des sièges plus sportifs, question d’apprécier encore davantage les qualités de la 300 sur la route.

Conclusion

Je vous l’accorde, la qualité de fabrication des produits Chrysler varie considérablement selon le modèle. Considérons certaines œuvres comme des erreurs (le Nitro), d’autres comme de vraies réussites. La 300 en est une. Issue d’une plateforme de qualité et bien construite, cette voiture présente l’avantage de ne pas coûter une fortune. Si l’idée de vous procurer une berline allemande vous donne des boutons – surtout quand vient le moment de faire son premier paiement –, pensez à la 300 comme une solution intéressante. En tout cas, personnellement, j’y songerais.

Points forts

Douceur de roulement

Confort

Caisse solide

Points faibles

Modèle démodé

Sièges pour les Américains

Consommation